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Les raisons de notre démission du Comité exécutif national du PCF.

 

Frédérick Genevée ; Isabelle Lorand ; Fernanda Marrucchelli ; Roger Martelli ; Pierre Zarka ; Malika Zediri.

Nous quittons le Comité exécutif national du PCF. Ce n’est pas pour une simple raison de désaccord politique ; ce n’est pas parce que notre point de vue n’est pas retenu.

Pour la première fois dans notre pays se matérialise la possibilité de construire un rassemblement antilibéral, regroupant des forces collectives et individuelles de différentes natures : politique, associative, syndicale, culturelle. Sourde aux multiples demandes qui lui sont adressées, la direction nationale du parti communiste, dans sa majorité, a pris la décision de refuser toute recherche de candidature à la présidentielle qui aurait permis le maintien et l’élargissement de cette construction. De fait, quel que soit le discours par lequel elle tente d’habiller cet acte, elle prend la responsabilité de sortir le PCF de ce processus et de lui porter un coup qui l’empêchera d’offrir une alternative au bipartisme en marche. Alors qu’il est nécessaire de consulter les communistes en toute clarté, le bulletin de vote n’éclaire pas sur les conséquences qu’aurait le maintien de la candidature de Marie- George Buffet (choix numéro un) à savoir la sortie du processus unitaire.

Les forces avec lesquelles nous avons organisé les meetings sont présentées par de trop nombreuses interventions comme si elles étaient des ennemies, ce qui laisse libre cours à des réflexes régressifs. Ces mêmes réflexes resurgis à l’intérieur du parti mettent en cause l’unité des communistes. Désormais, la direction du parti communiste tente d’établir un lien direct entre collectifs locaux et Parti communiste ce qui revient à vouloir rassembler autour du seul parti. Ce faisant, elle tourne le dos aux désirs des collectifs unitaires, à la volonté d’une part très importante de militants et responsables communistes. C’est tourner le dos aux choix majoritaires exprimés dans nos congrès, à la grande satisfaction de ceux qui les avaient combattus. Dès cet instant nous ne pouvons assumer les actes de direction qui en découlent.

C’est une mauvaise action pour celles et ceux qui souffrent de la violence libérale, pour celles et ceux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de créer une issue. C’est suicidaire pour le parti communiste qui va se retrouver isolé et sera tenu pour responsable de cette situation. Il ne lui restera qu’un rôle politique marginalisé, laissant tout l’espace au social libéralisme et à une radicalité enfermée dans la protestation.

Nous ne pouvons pas entériner ce retournement d’orientation politique. C’est donc avec une douleur réelle pour nous, que nous démissionnons du Comité exécutif. Un retour à l’esprit d’unité nous conduirait bien sûr à revoir notre décision. Jusqu’au bout nous chercherons à rendre possible une issue positive. Communistes unitaires, nous n’abandonnons pas le combat transformateur. Nous continuerons avec celles et ceux qui souhaitent poursuivre une construction alternative antilibérale.

17 décembre 2006


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