18 novembre 2005 |
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Alors que les voitures brûlent, le premier ministre fait à la télévision quelques annonces qui jouent en apparence à la fois sur la fermeté et sur les concessions. Côté fermeté, c’est la loi du 3 avril 1955 sur « l’état d’urgence » qui comprend pour tous les citoyens toute une série d’atteinte aux libertés. Côté concessions, c’est plus flou... Et pour cause ! La clarté vient du ministère de l’économie et des finances. Le 3 novembre 2005, alors que toute l’actualité se veut concentrée sur les « violences urbaines », Jean François Coppé et Thierry Breton (ministère de l’économie et des finances !) faisaient passer en catimini le décret n°1362 pour supprimer quelques crédits !!! L’article 1 de ce décret indique : « Est annulé sur 2005 un crédit de paiement de 3 063 065 127 euros applicable aux budgets et aux chapitres mentionnés dans le tableau annexé au présent décret ». Le détail est édifiant. On y trouve notamment : > Culture et communication : - 20 000 000 € > Economie, finances et industrie : -386 094 161 € > Ecologie et développement durable : - 29 202 591 € > Education nationale, enseignement supérieur et recherche : - 197 107 521 € > Transports et sécurité routière : - 172 645 040 € > Aménagement du territoire : - 20 519 830 € > Intérieur, sécurité intérieure et libertés locales : -79 975 000 € > Jeunesse, sports et vie associative : - 48 166 558 € > Justice : - 90 577 170 € > Travail, santé, et cohésion sociale : • Emploi et Travail : - 1 335 875 670 € (vous avez bien lu : 1 milliard 336 millions !!!) • Santé, Famille, Personnes handicapées et cohésion sociale : - 79 501 464 € • Ville et rénovation urbaine : - 46 672 148 € • Logement : - 72 047 536 € ...... Cela autorise au moins de poser trois questions : > Ces restrictions ne sont-elles pas contradictoires avec quelques engagements qui décidément risquent de n’engager que ceux qui ont la naïveté d’y croire. > Pourquoi la presse qui se fait fort de répercuter les propos de telle personnalité ou telle autre, surtout lorsqu’il s’agit d’un ministre, qui plus est premier ou de l’intérieur, n’a-t-elle dit mot de cette information pourtant tout à fait officiel ? >Pourquoi la direction du principal parti de gauche de notre pays, la direction du parti socialiste donc, n’a-t-elle dit mot de ces informations qu’elle possède autant, sinon plus que nous ? Est-ce parce qu’approuvant l’entrée en vigueur de la loi du 3 avril 1955 sur « l’état d’urgence » elle considère secondaire de se prononcer sur le contexte sociale, économique et politique, pourtant indissociable de ce qui se passe dans les quartiers, sinon par quelques généralités d’usage ? Jacques Cottasur le site http://www.info-impartiale.net |