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L’ouverture fermée
Les limites de l’ouverture de la gauche installée caennaise

31 janvier 2008

par ANPAG/Collectif Unitaire pour une Alternative au Libéralisme



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=559



Déclaration sur les élections municipales de Caen

Nous n’avons jamais sous-estimé l’importance des élections locales : elles sont un moyen de mettre en cause la légitimité populaire absolue que se donne Sarkozy et permettent sur le terrain local, proche des gens, de s’attaquer à la gestion libérale de la ville et de mettre en échec des éléments essentiels du système sarkozyste comme la chasse aux pauvres, le sécuritaire... Elles permettent, à petite échelle mais concrètement, de changer la vie des gens tout de suite.

C’est pourquoi nous pensions qu’une liste unitaire large, avec une dynamique citoyenne et sociale, était à même de créer les conditions d’une dynamique à gauche au premier et au second tour. C’est ce que nous avons cherché à construire.

Le PCF a pris très tôt la décision de participer à une liste de premier tour avec le PS, les Verts aussi, même si leurs dirigeants locaux ont fait semblant de vouloir faire une liste de premier tour.

L’échange avec la LCR a montré que la LCR locale, contrairement à d’autres, voulaient une liste identitaire dans la logique de la construction du nouveau parti autour de la LCR. C’est, hélas, la poursuite de l’attitude de division de la LCR depuis 2006.

Ceux qui se réclament des mouvements sociaux, de l’altermondialisme ont subi plus fort que d’autres l’échec de 2007, et sont très largement accaparés par les tâches de résistance sur le terrain qu’ils ont été, et sont, les premiers à porter.

Faute de jouer comme en 2001 un rôle fédérateur nous n’aurions pu faire qu’une liste identitaire ANPAG-Collectif, contradictoire avec la reconstruction unitaire de la gauche.

Un certain nombre de militants associatifs, mouvementistes proches de l’ANPAG ou du collectif unitaire, nous ont fait savoir que dans une élection de ce type, il fallait prendre au mot le PS sur sa volonté de rassembler la gauche large. Que la victoire de cette gauche serait un point d’appui pour l’activité de résistance sociale et associative.

Au terme d’un long débat, nous avons pris la décision de prendre contact avec Philippe Duron pour savoir si une telle solution était envisageable.

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Courriel à la liste de gauche

Le refus du PS confirme l’incapacité de cette organisation, même localement où la gauche du PS est majoritaire, d’intégrer les forces issues des mouvements sociaux et altermondialistes.

Le PS reste enfermé dans une pratique discréditée de combinaisons réservant les places, à des partis reconnus. Les grands discours sur la participation des citoyens cachent par un système de délégation qui laisse tout le pouvoir aux « spécialistes » de la politique : pour eux faire de la politique c’est avoir des postes et du pouvoir.

C’est parce que nous voulons de la politique autrement qu’ils ne veulent pas de nous. Avoir dans un conseil des gens qui veulent peser dans le débat et les décisions, s’appuyer sur les mouvements sociaux et les citoyens, est bien plus dangereux que d’avoir des représentants d’une gauche protestataire qui se désintéresse de l’action municipale.

Notre exclusion crée enfin une liste où le poids de la gauche la plus libérale est particulièrement lourd (PRG sur-représenté avec leur satellite Verts, Droite du PS [1] ) et le PCF réduit à la portion congrue. Un tel déséquilibre permet de craindre des alliances de second tour avec le MODEM pour prendre une ville réputée « du centre ».

L’ANPAG-Collectif unitaire pour une alternative au libéralisme prendra position le moment venu sur la tactique à adopter pour ces élections.

ANPAG/Collectif Unitaire pour une Alternative au Libéralisme


[1] pour celle et ceux qui ne connaissent ce que sont ces gens je rappelle le vote par X. Lecoutour d’une délibération permettant le paiement des RTT alors qu’il s’agissait clairement d’une application du "travailler plus pour gagner plus", ça été dit explicitement dans le débat : Interpellé Lecoutour nous a expliqué que on ne pouvait pas faire autrement et que les fonctionnaires municipaux pourraient en demander l’application devant les juridictions administratives -ce qui est faux- et que de toutes façons il n’était pas pour "un vote de posture". Voilà qui montre bien que, à la suite de Ségolène Royal ils sont prêts à abandonner les 35h

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