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Soyons nous mêmes...avec d’autres

13 juin 2011

par La Fédération en Basse Normandie



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=1085

Ci dessous la tribune du collectif d’animation de la FASE basse Normandie publiée dans le cadre du débat de l’AG décentralisée de la FASE.

L’AG de la FASE/BN a voté à l’unanimité, la position suivante :"considère que le texte d’orientation stratégique adopté par le Front de gauche le 31 mars 2011 est une base d’accord possible pour la séquence électorale de 2012 ; la FASE souhaite donc développer un processus de discussion avec le Front de gauche dans la perspective de participer à un Front de gauche transformé, sur la base des orientations définies lors de sa Coordination Nationale des 2 et 3 avril 2011."

C’est la position qui a été prise par 60% des votants recensés au niveau national, mais ce sont des centaines de personnes qui ont été associées à cette consultation.

C’est une autre étape du combat pour un front d’unité populaire qui s’engage.



Avons nous confiance dans les orientations stratégiques que nous construisons depuis le début de la Fédération ? Ou faut’il s’imposer des révisions déchirantes, lesquelles et pourquoi ?

C’est une question légitime au vu des inquiétudes majeures exprimées par certains collectifs sous diverses formes et qui peuvent se résumer ainsi : « nous ne pourrons pas changer le Front de gauche et nous y perdrons notre temps (et notre âme) ».

Ces réticences interrogent non seulement le FDG mais aussi notre stratégie.

Front ou cartel électoral ?

Nous affirmons depuis longtemps, en précisant à chaque fois les possibilités concrètes, la nécessité d’un front large de la gauche radicale, qui a l’ambition de rompre clairement avec la logique du système capitaliste et des modèles productivistes.

Ceci nécessite un changement du rapport de force au sein de la gauche. Pour que les électeurs de gauche puissent trancher entre deux orientations à gauche celle de l’accommodation au système et celle de son rejet, il faut un processus largement ouvert à toutes celle et ceux qui partagent ces objectifs de changement.

Ce front large ne peut pas seulement être une alliance de forces politiques (nous ne sommes pas les entremetteurs de l’union politique, les marieurs du PC et du NPA) mais viser aussi à réduire la coupure -la hiérarchie- entre les sphères du social et du politique.

Dans cette vision stratégique, nous avons fait le choix politique de ne pas vouloir se considérer être le centre de tout, mais plus modestement (en tenant compte aussi de ce que nous sommes), de se faire l’écho de cette aspiration qui nous dépasse.

Notre fonction politique est de mettre en forme, de mettre dans le débat public, dans le champ de la politique traditionnelle cette démarche de modification de la politique, la révolution démocratique.

Ne pas rejeter les forces existantes

Cela a t’il eu des effets sur nos interlocuteurs directs FDG et NPA ?

Sans refaire une liste qui est déjà dans notre contribution pour le CAN du 30 avrilhttp://lafederation.org/index.php?o... et qui, à notre avis, se vérifie dans le compte rendu de la rencontre avec le FDG, le front de gauche a bougé.

Se retrouve dans leur texte l’écho de nos interpellations mais aussi plus largement des tentatives- insuffisantes- de réponse sur la conception d’un front large que nous ne sommes pas les seuls à porter.

Du côté du NPA, la clôture que nous (voir contribution d’Avril : http://lafederation.org/index.php?o....) avions déjà pointé dans le texte du CPN (qui présentait néanmoins des aspects contradictoires) s’est caricaturé en fermeture et en repli sur soi.

Sauf à remettre en cause notre stratégie de front nous voilà condamnés à « faire avec » ce que propose le FDG. Nous ne sommes pas naïfs : ce qui est écrit dans le texte, les bonnes intentions , peuvent rester « paroles verbales » comme on dit par ici.

Mouvements sociaux et politique dans la situation actuelle

La question à se poser est : peut il y avoir une dynamique qui s’impose aux forces actuelles du FDG ?

Ou plus précisément sur quoi peut déboucher «  l’attentisme social vis à vis du politique » des mouvements sociaux ?

Il y a un courant, l’appel pour une primaire de toute la gauche de Kalfa, Susan Georges et autres : la gauche de gauche restera incapable de constituer un front pour les prochaines échéances électorales. L’urgence est que le débat politique puisse se maintenir et se faire au sein de toute la gauche et que nous ne soyons pas contraints à un ralliement honteux .

Cette démarche sous estime gravement le fonctionnement du système politique qui laisse bien peu d’espace à l’expression des différences dans un même camp présidentiel (effet personnalisation) et fait l’impasse sur les législatives. Bref il mesure mal qu’il n’assigne en fait à la gauche de gauche que la fonction de courant de gauche du PS, ce que nous refusons.

Mais cet appel entre en résonance, et renforce, toute une partie des acteurs des mouvements sociaux qui prennent de plus en plus de distance de la politique en croyant cultiver l’indépendance par rapport aux politiques : ce n’est donc pas à négliger.

Un second appel vise à revendiquer une participation citoyenne active dans le FDG et la transformation de celui-ci. Malgré la présence de militants actifs de partis du FDG dans les signataires, il ne s’agit pas d’un ralliement classique d’acteurs sociaux aux partis, mais de l’affirmation d’une stratégie qui n’est pas très éloignée de ce que nous écrivons sur les nouveaux liens à créer entre politique et social.

Enfin il faut bien parler du NPA, de ce que nous pouvons faire sans évoquer que le NPA a renoncé à cette perspective de candidature du mouvement social marquant ainsi une rupture avec une construction unitaire même avec les forces du mouvement social pour en rester à une seule position identitaire ? Ce repli sur soi du NPA a, nous semble t’il, beaucoup de mal à passer dans les réseaux militants.

Pour nous, c’est bien avec et parmi ces derniers que se trouvent nos possibilités d’action : il est absurde de penser que la FASE peut parler « aux masses » comme si nous disposions de moyens nécessaires pour le faire. Ce que nous devons viser dans le court terme ce sont les réseaux actifs, les gens qui bougent et qui s’interrogent.

Le champ politique peut il bouger ?

Pour construire une nouvelle dynamique politique, pour construire un nouveau rapport au politique c’est bien là que tout se joue dans la période. C’est pourquoi nous avons décidé de préparer l’AG en interrogeant aussi un certain nombre de personnes dans ces réseaux.

Il existe des contradictions entre les partenaires actuels du FDG mais aussi au sein des organisations : c’est un élément dont il faut tenir compte même s’il est à nos yeux secondaire dans la mesure où notre stratégie est bien de s’appuyer sur des demandes sociales et non sur des rivalités d’appareils. Néanmoins rien ne permet de dire que ce qui se dit dans les réseaux actifs n’a aucun effet sur le FDG et ses partis : au contraire le texte stratégique s’en fait l’écho.

Le problème que posent à juste titre beaucoup de camarades, celui du maintien, que l’on soit dedans ou avec le FDG, de l’autonomie de la FASE dépend largement de ce que nous analysons en termes de crise de la représentation politique . Au fond l’autonomie de la FASE se fonde sur des évolutions dans le champ politique qui lui donnent une force sans commune mesure avec ce que nous sommes.

Pour autant cette autonomie se joue aussi dans notre capacité, avec nos moyens, d’intervenir dans les débats et de faire des propositions : comment faisons nous des axes de rupture des outils de campagne ? Elle passe aussi par des candidatures (cf contrib. G Fauvel) et les moyens autonomes (financiers) de les assumer.

Nous ne sommes pas les seuls dans la demande de transformation du FDG et c’est même pour celui ci même une nécessité vitale. Le FDG n’est pas réductible au cartel électoral . Ses partis actuels pourront ils résister à une demande sociale d’unité et de changement qui s’exprime de plus en plus ?

Si nous pensons que oui, il est temps de débattre d’une stratégie alternative et de clore une période politique ouverte avec le TCE, avec les croyances de transformation des organisations existantes.

Si nous pensons que non, nous n’avons aucune raison d’attendre (attendre quoi d’ailleurs ?) , il est temps que la FASE prenne ses responsabilités et se donne les moyens de les assumer. Avec ou dans le FDG , l’essentiel est de passer de la critique des autres à la gestion des contradictions d’un front large.

La situation politique n’incite pas à tergiverser.

Le collectif d’animation Caen basse Normandie

La Fédération en Basse Normandie
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