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Sur les violences de vendredi 10 mars
Intervention au conseil du 13 mars 2005

16 mars 2006

par Etienne Adam



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=311



Madame le maire,

Vous nous avez tenu tout à l’heure un discours prudent, plein de retenue.

Mais vos interventions dans la presse de ce matin ont de quoi choquer, choquer en particulier les jeunes,dans un contexte où le sentiment d’être laissés pour compte se généralise.

Il faut dire que des dispositions enfermant les jeunes dans un sous statut comme le CPE alimente à juste titre ce sentiment de ségrégation...

On ne peut pas opposer, comme l’a fait hier le premier ministre, une partie de la jeunesse à une autre, à l’ensemble de la jeunesse.

Au conseil de décembre, quand j’ai évoqué la crises des banlieues,

Quand j’ai demandé que l’on réfléchisse d’une manière radicalement nouvelle à la situation de cette jeunesse précarisée, victime de ségrégation,

Vous m’avez alors répondu «  à Caen nous n’avons pas de banlieues »

Mais alors pourquoi reprenez vous dans votre intervention à la presse tous les clichés sarkosystes de novembre ?

Les policiers n’ont rien fait : en Novembre, ils n’avaient pas poursuivi les jeunes jusqu’à ce que la vérité éclate. ici vous les décrivez comme des victimes « une voiture été caillassée ». Ici aussi la vérité se fera jour : des actes de violence inadmissibles ont été commis par la police.

En novembre il y avait d’après Sarkosy une coordination des groupes d’émeutiers organisés : les renseignements généraux ont fait justice de ces mensonges. Ici, vous parlez « des professionnels de la bagarre de rue qui savent barrer une rue avec des voitures ». On va découvrir assez vite qu’il n’est pas besoin de formation qualifiante pour cela ! Quand on se sent menacé, on trouve vite ces gestes...

Vous allez même jusqu’à dire que la fermeture à 1 h empêche la vente de la drogue, air connu déjà en novembre. Si c’était vrai, si c’était aussi simple, nous aurions depuis longtemps éradiqué le trafic !

Je crois qu’il faut sortir de cette manière de voir qui stigmatise la jeunesse comme dangereuse.

Nous devons nous adultes, nous politiques, nous adresser aux jeunes pour chercher avec eux des solutions à des problèmes réels, y compris celui de l’alcoolisation publique.

Mais pour cela, il faut les écouter sur ce qu’ils disent de leur vie à Caen et leur dire que les violences policières sont inadmissibles !

Nous ne pouvons pas demander un comportement citoyen à des personnes que l’on ne traite pas comme des citoyens.

Etienne Adam

Etienne Adam
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