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Comment se payer la tête d’un intermittent ?

13 décembre 2010

par Etienne Adam



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=1019

Alors que la justice n’a pas retenu le délit d’escroquerie, Pôle Emploi persiste à juger comme escroc un intermittent.

Fidèle aux principes de ses décideurs principaux, le gouvernement et le MEDEF, « le patron a toujours raison » c’est le salarié et non l’employeur "responsable " des erreurs qui est poursuivi.

Cette affaire est vraiment un condensé des attitudes de Pôle Emploi.

C’est bien la « culture d’entreprise » de Pôle emploi qui est en cause ici, sa conception de la qualité du travail à rendre : il faut traquer les fraudeurs telle est la tâche prioritaire de Pôle Emploi et tous les chômeurs sont des fraudeurs potentiels. C’est bien ce qu’indique la déclaration des organisations de chômeurs.

Nous ne pouvons que nous féliciter de la mobilisation contre cette affaire scandaleuse.



Déclaration des associations organisations et syndicats de chômeurs précaires et intermittents au comité de liaison de Pôle Emploi..

Le procès engagé contre un intermittent du spectacle par Pôle Emploi est révélateur des dysfonctionnements de Pôle Emploi vis à vis des chômeurs et aux précaires.

Au dernier comité de liaison, le 2 décembre dernier, nous avons expliqué que la logique de fonctionnement de Pôle Emploi était contraire au sens commun et poussait à l’erreur les chômeurs, et encore plus les intermittents du spectacle dont la règlementation est d’une complexité extrême.

Un système fondé sur le déclaratif ne peut fonctionner correctement dans l’ambiance actuelle de suspicion généralisée vis à vis des chômeurs qui sont considérés à priori comme fraudeurs. Nous avons été unanimes, et rejoints par les représentants des syndicats de salariés, pour donner des exemples et demander des changements.

Pôle emploi est dans l’obligation de reconnaître ces dysfonctionnements qui conduisent à des erreurs (plus de 50% des sorties de Pôle Emploi sont classées dans des « catégories fourre tout »), et qui conduisent des agents à inciter à des fausses déclarations pour éviter le blocage intempestif des dossiers...

L’utilisation par Pôle Emploi d’une procédure judiciaire aujourd’hui entretien un amalgame regrettable entre fraudeurs et celles et ceux qui ne comprennent pas la logique délirante de Pôle emploi ( y compris l’arbitraire dans le classement des emplois).

Nous refusons que Pôle Emploi continue de fonctionner comme machine à radier..et à sanctionner

Nous demandons à Pôle emploi de retirer sa plainte et de chercher une solution négociée qui respecte les chômeurs.

le 13 décembre 2010

AC ! 14 Solidaires précaires Chômeurs (SPC) ADADa Synavi

texte d’Adada

LUNDI 13 DECEMBRE : Un camarade Intermittent passe au tribunal de grande instance à CAEN . Pôle-Emploi l’accuse d’escroquerie ! Venez nombreux le soutenir.

S’en sortira , s’en sortira pas ? Nous apprenons que ce lundi Christophe Lehodey va passer au tribunal de grande instance de Caen ! Christophe Lehodey est un intermittent du spectacle ... De quoi l’accuse-t-on ? D’être un escroc, tout simplement.

En effet les assedics ont contesté son statut d’artiste comédien, ce que faisant ces heures de travail ont été « déqualifiées » avec pour conséquence, la remise en cause de son droit à l’intermittence sur plusieurs années !

Notre camarade se retrouve donc avec un trop perçu de plus de 35000€ !

Ce que nous disons -nous- à l’adada, c’est que ce genre de « redressement » peut « tomber » sur n’importe qui ! Et notre camarade, en l’occurrence sert de bouc émissaire.

Il s’appuyait pour gérer sa situation professionnelle sur sa famille. C’est évidemment une chose qu’il ne faut pas faire. Malheureusement notre camarade pas plus que sa famille n’avaient les compétences requises et c’est bien là où le bât blesse.

En règle général, les artistes ne sont pas par science infuse des administrateurs compétents mais de là à les considérer comme des escrocs, il y a un pas qui nous l’espérons ne devrait pas être franchi par la justice.

Prix d’un assassinat social : 35447,25Euros

Rmiste, 40 ans, séparé, deux enfants, Christophe Lehodey dispose de moins de 100E par mois pour vivre manger et subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille !

En prime les assedics l’ont mis en demeure de rembourser 35447,25 Euros avec menace de saisie et de procès à la clef. Comment en est-on arrivé là ?

Très simple, notre camarade s’est vu contester ses heures déclarées d’année en année ; Une heure par ci, deux heures par là, pour un homme qui travaillait sans compter, les assedics sont arrivées sans trop de difficultés à le faire passer en dessous de la barre fatidique des 507h et ce depuis 2001....

Il est vrai qu’à part sa passion théâtre qui ne le nourrit pas, le christophe ne vaut pas un clou. Comédien, metteur en scène, écrivain...Il a pu présenter en 2001 un spectacle intitulé "l’humanité ordinaire” sous l’égide du Centre Dramatique et il a cru alors pouvoir créer sa compagnie : La Compagnie du Noroît avec sa petite mère dans la cabine de pilotage....

Et voilà comment on voudra bien expliquer et comprendre le naufrage !

Alors maintenant, considérons l’inhumanité ordinaire de la situation de Christophe ! Sans afféteries ( sans apitoiement excessif), sans démagogie. Au moment où l’on parle d’un revenu d’existence pour chaque individu...

L’on peut se dire, à juste raison, que la condamnation à 35447,25 euros de remboursement est une ineptie. Voilà ce que nous écrivions en 2007 ! Rien à changer ce jour !

ADADA 11 Décembre 2010

Etienne Adam
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