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Santé : faire renaître l’espoir
Appel FASE,GU, PCF, PG du Calvados

1er juillet 2011



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=1093



Pour la construction de réponses politiques sur la santé et la protection sociale.

Tout le monde a en tête les mobilisations sur la contre réforme des retraites. L’an dernier, syndicats, associations et organisations politiques ont été parties prenantes d’une élaboration politique sur les retraites : il ne s’agissait de combattre un projet de régression sociale, pièce centrale du projet de démolition de notre protection sociale, mais aussi de parler d’autres réformes possibles, d’alternative(s).

Tout aussi « politiques  » les mobilisations sur la santé ont montré l’attachement de toute la population à un système public de santé publique : luttes contre les fermetures d’hôpitaux et de maternités. Plus limitée, par manque de perspectives globales, à été la mobilisation contre la loi HPST dite « loi Bachelot ». Pourtant cette loi est un pas de plus dans la destruction de l’hôpital public, et met à mal la notion même de service public, enjeux qui dépassent le cadre.

Expression du libéralisme, les politiques de gestion comptable de la santé, le « management entrepreneurial » calqué sur le privé, mettent à mal la notion même de soins pour tous. Comme dans d’autres secteurs, nombreux sont les salariés qui refusent la dégradation de leur travail et les nouveaux modes d’organisation du travail, au nom d’une certaine conception de leur profession et du vivre ensemble.

L’instrumentalisation sécuritaire de la psychiatrie est aussi l’expression de la crise de la santé publique au service des citoyens : la résistance aux «  soins sécuritaires » est, par delà la dimension professionnelle, éminemment politique, comme le montre la défense d’une « psychiatrie démocratique » avec des usagers citoyens.

Aujourd’hui sous couvert de débat sur la dépendance, le gouvernement poursuit la destruction de ce que le CNR avait créé et livre la santé au privé : il remplace la solidarité par les assurances personnelles et assure les profits des groupes financiers dans les services à la personne. Les choix qui seront faits sur la question de la perte d‘autonomie déterminent dans de nombreuses dimensions la société dans laquelle nous vivrons.

Tout ceci donne lieu à des résistances et nous avons été, nous sommes et seront parties prenantes des mobilisations.

Nous ne pouvons nous contenter de la nécessaire résistance et du refus de lois de régression sociale, surtout quand la question du changement politique est posée.

Nous proposons de mettre en commun nos approches différentes pour construire des propositions politiques.

Tous, syndicats associations , collectifs, organisations politiques nous agissons au nom d’un certaine conception de la santé pour tous et de la protection sociale solidaire. Confrontons nos points de vue.

Il ne suffira pas demain de dire « abrogation de la loi sur les retraites, abrogation de la loi Bachelot, celle sur les soins sécuritaires  », il faut dire précisément les articles des textes que nous voulons abroger et par quoi nous voulons les remplacer. Et ce n’est pas un simple débat technique ou juridique.

Nous nous adressons à celles et ceux qui partagent en matière de santé et de protection sociale trois options fondamentales :

-  la santé n’est pas une marchandise, la sécurité sociale non plus : nous devons reconstruire des services publics assurant l’égalité de tous fondés sur la solidarité

-  la santé est un bien commun, elle doit faire l’objet d’un contrôle public démocratique le plus large possible : la place des salariés et celle des usagers doit être centrale.

-  Le financement d’un système solidaire public est possible, en mettant en œuvre un autre partage des richesses au service des besoins sociaux et non du profit des quelques uns.

Nous leur proposons de construire ensemble un programme de gauche, de contribuer à la défense et au développement des services publics et de dynamiser les luttes.

Mais aussi, de donner une perspective d’avenir, dans la santé,la protection et l’action sociale, aux luttes pour une autre société.

Nous proposons aux syndicats, aux associations, aux professionel(le)s, aux usagers, aux universitaires un forum (dont les formes et les thèmes restent à préciser), un lieu commun pour avancer dans un front de gauche politique et social .

A la rentrée, face aux lois sur la dépendance et la sécu, organisons dans les villes et les villages, des réunions-débats les plus larges possibles : l’expérience de ce qui s’est fait à Lisieux pour la défense de l’hôpital, à Vire contre les soins sécuritaires, les mobilisations du 2 avril, montrent qu’il est possible de faire largement participer à cette construction.

Ensemble, faisons des proposition communes tout en laissant les débats ouverts : 2012 n’est pas une fin en soi mais peut être le début d’une dynamique pour garantir le droit à la santé et à l’ensemble de la protection sociale pour toutes et tous.

Nous n’avons pas tous les mêmes responsabilités et fonctions, pourtant nous pouvons faire ensemble front pour mettre fin à la dégradation actuelle et faire renaître l’espoir.

FASE, GU, PCF, PG du Calvados

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