1er mars 1999 |
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Alors que majoritairement les français s’opposent à la mondialisation financière et commerciale, les nombreuses manifestations qui se seront déroulées en France au moment où vous lirez ces lignes ont montré qu’il est possible et nécessaire d’agir pour défendre la démocratie contre l’empire du commerce et de la finance lors des négociations de Seattle. L’OMC n’est absolument pas une instance de régulation du commerce mondial comme Monsieur Pascal Lamy, négociateur européen à Seattle, veut le faire croire. Le dernier exemple concernant le boeuf aux hormones le montre : ce sont les règles sociales, les règles de protection du consommateur et les décisions politiques de l’Etat qui ont été niées au profit d’une vision uniquement commerciale du monde. Il faut une régulation du commerce, c’est-à-dire soumettre le commerce (en particulier l’agriculture et le commerce des services comme l’éducation, les banques ou la santé) à des règles supérieures qui dépendent des décisions collectives :
La France possède des atouts dans la négociation pour faire passer ces points de vue. Quand la France a refusé de négocier l’AMI (Accord mulltilatéral sur les Investissements) suite au mouvement de protestation, ces négociations ont capoté. Nous pouvons faire pression sur le gouvernement français et sur les négociateurs européens pour imposer la défense des intérêts collectifs contre l’emprise d’un commerce sans régulation que défend l’OMC. Avant de négocier la poursuite de l’OMC, il faudrait tirer un véritable bilan, public et contradictoire, incluant les forces de la société civile. En cinq ans, la majeure partie des décisions de l’OMC se sont faites contre les Etats, favorisant le commerce des transnationales et niant les interventions de protection de la santé publique, l’application du principe de précaution et les règles de soutien qui favorisent les équilibres sociaux et culturels (aides à l’agriculture, au secteur de la Culture, à l’éducation...). Un moratoire sur les négociations est nécessaire tant qu’un réel bilan public n’aura pas été tiré. On ne peut pas continuer dans une voie qui est contraire aux intérêts collectifs, aux décisions démocratiques. L’OMC agit dans l’ombre, son tribunal interne (l’ORD, Organe de Réglement des Différends) est secret et ses décisions n’ont pas besoin d’être justifiées, comme se fut le cas récemment dans l’affaire du boeuf aux hormones. Nous ne voulons pas du secret du commerce, nous demandons la clarté de la démocratie. |