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Pourquoi les menteurs perdent
et pourquoi nous devons gagner

15 octobre 2010

par Etienne Adam



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=994



Intervention au meeting du collectif exigences citoyennes du 13 octobre

Avant de venir ce soir j’ai regardé les titres de la tribune éminent quotidien économique qui est la voix des actionnaires. « Le mouvement s’essouffle » est il écrit en gros. Voilà enfin une bonne nouvelle celle qu’ils attendent depuis des semaines après avoir été obligés de constater manif après manif que le rejet de la loi montait.

Portant nous allons dans les jours qui viennent leur démontrer que ce mouvement vit et vit bien.

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manif du 12 octobre

Mais nous avons là une contre offensive idéologique comme celle menée par Le Monde qui explique que le gouvernement ne cèdera pas.

Il est important que nous prenions la mesure de notre force et je vous propose de revenir sur ce qui se passe dans le pays.

Voilà un gouvernement qui a derrière lui les médias, l’union européenne et les experts du FMI.

Et pourtant plus le gouvernement explique sa loi - il est obligé d’expliquer car il nous croit trop cons pour comprendre tout seul- plus le rejet de son projet se renforce dans l’opinion.

Pourquoi ?

Chaque jour qui passe ou presque met en lumière les mensonges de ce pouvoir.

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lycéens à l’action le 12

D’abord ses mensonges sur les retraites qui ont été largement évoqués ce soir.

Juste un mot parce que vous n’en avez certainement pas entendu parler dans les télés ( Pujadas ne comprend rien aux chiffres il l’a montré !)

L’argument massue, celui qui doit nous écraser au nom de la science, celui de la contrainte démographique vient d’être mis à bas par Eurostat, l’office statistique de la commission européenne qui vient de publier des projections sur ce que chaque pays devra consacrer aux retraites d’ici 2060. la France y est en situation favorable dans les meilleurs du tableau : contrairement aux discours qui veulent monter les jeunes contre les retraités d’aujourd’hui, c’est un des pays où le papy boom est le moins onéreux ( un dixième de point de PIB d’ici à 2025).

L’UMP a aussi tenté d’utiliser la politique de la peur et pas seulement avec les roms.

Le 3 mai dernier, sur France2, Jean Francois Copé a fait la déclaration suivante qui mérite d’être connue : « un sondage montre que 75% des français craignent que la situation de la France rejoigne la & situation de la Grèce. C’est peu plausible...mais cela montre qu’il y a une inquiétude et que les responsable politiques doivent saisir cette opportunité pour dire aux français : ben voilà si on veut éviter cette situation il faut qu’on fasse des efforts tous  »

Quand on sait ce que veut dire tous, cette déclaration se passe de commentaires.

Pour la grande majorité des gens ce gouvernement est discrédité, c’est un gouvernement de menteurs .

Que le ministre qui porte cette réforme soit celui qui est mis en cause dans l’affaire Bettancourt ne le rend pas plus crédible.

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Sarkozy, son gouvernement apparaissent mouillés dans cette affaire là ...et dans tant d’autres.

Celle de l’attentat de Karachi avec ses 11 victimes qui sont des « gens d’ici » pèse aussi lourd dans les têtes et atteint de manière définitive la crédibilité de ce pouvoir.

Il n’y a plus guère que les médias aux ordres pour lui accorder quelque crédit.

Mais tout ceci ne suffit pas à expliquer l’impopularité énorme de ce projet : il n’y a pas que du refus, du rejet mais l’affirmation d’une autre légitimité le sentiment quelqu’un le disait tout à l’heure d’être « dans son bon droit ».

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Le refus de travailler plus exprime une autre conception de le vie, du travail.

C’est le droit à la retraite, période de vie « libérée » du travail contraint, du travail salarié qui fait souffrir. C’est le droit de choisir des activités sociales utiles et surtout moins dangereuse que celles des gagnants du capitalisme.

Répétons le, assumons le : il faut mieux payer les retraité(e)s que les financiers, il vaut mieux fina ncer les retraites solidaires que subir la dictature des actionnaires qui vampirisent l’activité économique et sociale !

C’est un autre choix de société qui s’esquisse là et c’est cette positivité qui fait la force de ce mouvement en ouvrant une alternative au capitalisme.

Face à cela le « passage en force » du pouvoir est intolérable.

De quel droit des assemblées de godillots votant dans l’urgence peuvent elles se permettre de remettre en cause la solidarité, la fraternité en s’attaquant à notre système de retraite ?

Il est vrai que la fraternité, les respect des principes et des droits n’est pas leur fort à ces élus de droite : contre les étrangers, les roms, les « peu français en période d’essai » et demain les fous privés de droits, ils n’hésitent pas à cultiver les discrimination ! Et cela de la même manière en limitant le débat comme l’a dit avec force notre camarade Patrick Braouzec sur la loi Besson il y a deux jours.

Refuser le retrait du projet de loi sur les retraites c’est un déni de démocratie ! Et il faut aussi les combattre sur ce terrain proprement politique.

Nous avons à faire face à une crise politique, une crise des institutions sans précédent ! Il faut y répondre.

Ni Sarko, ni les autres n’ont reçu mandat pour cela. Leurs déclarations antérieures le montrent le rejet massif de l’opinion aussi. Les sondages ne les servent pas, ils ne sont pas achetés par l’Elysée avec nos impôts pour servir leur propagande.. Alors ils nous disant que ce ne sont que des sondages et ils nient ainsi les 70% qui sont contre eux.

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un 12 octobre qui répond à Copé

Mettons les au défi de prouver leur légitimité.

Le peuple qui aujourd’hui descend massivement dans la rue, celui qui généralise la grève et les blocages, ce peuple là est bien la majorité.

S’ils veulent vérifier qu’ils consultent le peuple, qu’ils lui donnent la parole.

Qu’ils osent soumettre leur contre-réforme à un référendum !

La question est simple, tout le monde en débat depuis des mois : êtes vous pour le projet de loi sur les retraites.

Ils n’osent pas car il sont trop surs de la réponse ; un non massif qui voudra dire «  casses toi !   »

Et nous, en plus d’un social bien démoli nous aurons une démocratie à reconstruire.

Etienne Adam
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