Retour au format normal


Oui, fédérons-nous !
déclaration de la réunion nationale des 13 et 14 juin 2009 de la Fédération pour une alternative sociale et écologique

15 juin 2009



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=789



Oui, fédérons-nous !

A l’heure où la crise s’étend, le capitalisme, engagé dans sa course effrénée au profit, détruit la planète, les solidarités. Ceux et celles qui veulent que ça change doivent arriver à dire stop ensemble.

Mais dire stop ne suffit pas : des solutions sont possibles, des alternatives qui préservent les richesses naturelles et permettent un autre usage des richesses produites, la coopération, et non le profit et la concurrence.

Depuis des mois, le rejet de la politique de Sarkozy grandit dans les mouvements sociaux et la population. Dans les petites et grandes actions, on conteste et on essaie de mettre en place d’autres logiques.

Et pourtant la gauche est aujourd’hui dans l’impasse. Le Parti socialiste se montre incapable de proposer une alternative politique, en particulier en refusant de mettre fin à sa dérive social-libérale.

Le score important des listes Europe écologie manifeste la forte sensibilité d’une partie des électrices et électeurs aux enjeux écologiques. De façon plus diversifiée, grâce à sa volonté de rassemblement , il a traduit la demande d’issue nouvelle à la crise et l’intérêt pour de nouvelles formes de prise de parole politique.

Les forces antilibérales et anticapitalistes éparpillées, à cause de leur division, n’ont pu permettre une expression politique des exigences de transformation sociale et écologique.

Cette situation a amené une énorme abstention, elle désoriente celles et ceux qui luttent, ceux qui subissent, et qui sont ainsi maintenu-e-s à l’écart de la politique. Les élections Européennes viennent de le démontrer .

L’abstention est aussi produite par le rejet des formes politiques traditionnelles fondées sur la délégation de pouvoir, plus fortement marquées dans les institutions européennes. Cette situation conduit à ce qu’en France, aussi bien qu’en Italie, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, seule la droite tire profit de cette dissociation entre colère sociale et accès à la politique.

Plusieurs listes ont présenté des projets si voisins qu’ils auraient dû être communs ! Une campagne unitaire était possible et aurait permis un rassemblement large pour porter toutes les exigences sociales, écologiques, démocratiques, environnementales, féministe et antiraciste au niveau européen.

Notre démarche

Nous ne nous résignons pas. Dès maintenant, nous appelons à fédérer les énergies. Nous voulons inventer de nouvelles relations avec les mouvements sociaux. Cela suppose l’engagement des citoyen-ne-s, membres ou pas, responsables ou pas d’organisations et de réseaux de lutte contre les dominations, contre les discriminations, pour les droits sociaux, pour l’égalité.

Les urgences sociales et écologiques ne peuvent être traitées séparément et on ne peut répondre ni à l’une ni à l’autre sans remise en cause du capitalisme.

Les grandes luttes politiques ne pourront désormais être menées que par une convergence de toutes sortes de forces, syndicats, mouvement culturels associations, partis et autres organisations politiques, C’est la condition d’interventions citoyennes pour une nouvelle efficacité.

Aucune structure ne peut à elle seule faire bouger les lignes. La nécessité est bien de rassembler tous les courants de la gauche de transformation sociale et écologique. Ce rassemblement pluraliste, fort de la confrontation des différentes cultures existantes, permettra d’affirmer un projet politique commun tout en développant une dynamique de rassemblement.

La refondation de la démocratie et de la gauche passe par la réinvention des rapports entre forces politiques et mouvement social, mobilisation et institutions.

Nous voulons favoriser les convergences sur le terrain, dans les luttes sociales et écologiques, contre les licenciements et pour l’emploi, contre la casse sociale, contre le démantèlement du droit du travail et des services publics, pour le maintien des droits des femmes , pour la régularisation des sans-papiers, contre la marchandisation du vivant, pour développer le féminisme et l’antiracisme pour de nouvelles formes de production de l’énergie et pour un développement respectueux de l’avenir de la planète.

Nous avons en commun de penser que la société ne peut vivre sur la base d’une égalité de principe démentie chaque jour par les faits. La lutte pour l’égalité, contre les discriminations, (sexistes, racistes, homophobes, élitistes) doit être au centre des préoccupations sociales et politiques.

La refondation de la gauche passe par la redéfinition d’un nouveau projet. Il faut inventer un nouveau mode de développement rompant avec le productivisme ; ouvrant la voie à une appropriation sociale des richesses, des instruments et moyens producteurs de celles-ci, à d’autres rapports de production, à d’autres rapports entre les femmes et les hommes à d’autres objectifs pour l’activité humaine, à d’autres rapports à la nature, à une démocratie renouvelée.

Dans ce but, l’implication des forces sociales et politiques dans la construction de l’alternative et l’invention de formes d’action nouvelles seront décisives. Ces deux enjeux complémentaires supposent de combattre la délégation de pouvoir, Une révolution démocratique est nécessaire, à partir de l’appropriation citoyenne des savoirs et des pouvoirs.

C’est pour cela qu’a été crée la Fédération pour une alternative sociale et écologique. Objet politique toujours en construction et capable d’intervenir immédiatement ; objet construit avec toutes celles et ceux qui le souhaitent, membres de parti ou pas, nous voulons créer une force de type nouveau correspondant à la multiplicité de celles et de ceux qui veulent agir pour une telle alternative et non un parti politique de plus.

Nous nous adressons à toutes les personnes et à toutes les forces sociales qui partagent ces objectifs. Au NPA, au PCF, au PG, à tous leurs militant-e-s comme aux écologistes opposé-e-s au libéralisme, aux associations solidaires, altermondialistes, progressistes, nous lançons cet appel : construisons l’alternative sociale et écologiste, féministe et antiraciste. Pour ne pas subir les crises, ensemble créons les conditions d’une dynamique politique.

Construisons immédiatement un cadre commun de mobilisation politique, autour de ce qui nous rassemble, dans les mobilisations comme dans les élections Abordons ainsi les prochaines élections régionales (voir la Déclaration adoptée le 14 juin). Donnons-nous les moyens de changer les rapports de force tout en débattant de la nécessaire transformation sociale et écologique.

La Fédération pour une alternative sociale et écologique soutiendra les initiatives, locales et nationale, en vue des Assises du changement proposées par Politis.

Ensemble

La diversité de la Fédération est sa force. Y participent Les Alternatifs, la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires(CNCU), l’Association des Communistes Unitaires (ACU), le Mai, ÉcologieSolidaire, AlterÉkolo, Alternative-Démocratie-Socialisme (ADS), Utopia, des militant-e-s du mouvement social, des élu-e-s.

Elle est un outil pour rassembler largement. Cette force, c’est à nous de l’amplifier, de la faire connaître, de la bâtir tous ensemble. Toutes et tous ensemble !

Retour au format normal