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La criminalisation de l’action syndicale... ..encore une fois !
Il ne fait pas bon d’être solidaire des moulinex

26 février 2009

par Etienne Adam



Adresse de l'article : http://anpag.org/article.php3?id_article=708



Avec la manif de St Lo nous avons déjà eu l’occasion de voir des militants syndicalistes poursuivis pour leur action syndicale. Mais la réception de Sarkozy à St Lo a fait tellement de bruit que ces affaires ont été médiatisées.

Une autre affaire de criminalisation de l’action syndicale conduit un syndicaliste, Gilles Tresse, devant le tribunal de Rouen pour y répondre de « résistance avec violence  » et de «  violence  » à l’égard d’un fonctionnaire de police .

Il encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement au titre de la loi de 5 mars 2007 dite « prévention de la délinquance » qui renforce les sanctions quand les « victimes » des dépositaires de l’autorité. Nous avons là affaire à une poursuite extrêmement grave engagée au nom d’une loi liberticide pour des faits qui ne sortent pas du cadre d’une action syndicale de défense de salariés.

Le 31/03/2008,avec 30 salariés ex-Moulinex il a investi la CRAMN à Rouen pour défendre le dossier de salariées de Moulinex victimes du refus de prise ne compte de leurs droits sur l’amiante Il est déjà scandaleux que des personnes se voient privées de leurs droits grâce à des arguties juridiques (voir document joint).

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les raisons de l’action à la CRAMN

La négociation a duré toute la journée et au moment de la fermeture des bureaux la direction de la CRAMN a demandé à la police d’intervenir.

Les manifestants on été évacué par les forces de l’ordre et ceci sans violence de la part des occupants. C’est ce que dit le directeur de la CRAMN dans un communiqué daté du même jour et adressé à l’ensemble du personnel. De même, la presse ne se fait pas l’écho de quelconques violence en rendant compte de cette action.

Les 10 et 12 février 2009 Gilles Tresse a été mis en garde a vue, soit plus de de 10 mois après l’événement !

Il est accusé d’avoir résisté notamment en s’accrochant à une armoire métallique qui serait tombée sur la cheville d’un flic mais aussi, et c’est l’accusation la plus grave, d’avoir donné un coup de pied dans la même cheville du même flic.

Il est curieux qu’un tel acharnement sur un fonctionnaire de police n’ai pas donné lieu à une interpellation immédiate et qu’il faille attendre tant de mois pour ressortir l’affaire !

C’est ce qui ressort des conclusions de l’OPJ dans une citation à comparaître du 12 février qui conclue la garde à vue.

Gilles Tresse comme les autres participants ne se sont pas opposés à l’évacuation sinon par inertie : ils ont été portés par les policiers en dehors des locaux.

Il y a là de la part du procureur une volonté délibérée de criminaliser les actions syndicales, conforme à l’air du temps sarkozyste. En attendant autant de temps les pouvoirs publics jouent l’isolement des personnes et pensent sortir l’affaire de son contexte d’action syndicale collective.

Bien évidemment, c’est plus vendable devant les juges, d’oublier le contexte et l’injustice faite aux salariées.

En rendant publique cette affaire nous exerçons une vigilance citoyenne vis à vis des l’action de la police. Actuellement la méthode des mises en garde à vue est courante, elles augmentent régulièrement, de nombreux concitoyens en font les frais et Gilles Tresse n’est qu’un cas parmi d’autres.

La différence c’est qu’il est sanctionné pour une action syndicale pour des salariées plusieurs fois victimes de Moulinex et du système et cela est doublement intolérable.

Etienne Adam
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