Accueil > Penser Global

Appel contre le " Traité constitutionnel " européen

DIRE " NON " AU TRAITE CONSTITUTIONNEL, POUR CONSTRUIRE L¹EUROPE !

 

A l’initiative de la Fondation Copernic

Face à la mondialisation libérale et aux firmes transnationales, nous avons besoin d¹Europe. Mais celle qui se fait aujourd¹hui n¹est pas l¹Europe dont nous avons besoin.

L¹Europe qu¹on nous demande d¹avaliser est totalement organisée autour d¹un principe unique : le marché, la généralisation de la concurrence. C¹est cela qui autorise l¹attaque contre les services publics, l¹incitation à l¹allongement de la durée du travail et sa flexibilisation, l¹encouragement à la régression sociale dans chacun des pays de l¹Union européenne. Cette Europe-là est menée par le haut, par des négociations opaques entre les gouvernements et par des instances qui ne sont pas soumises au contrôle démocratique, telles la Commission ou la Banque centrale européenne.

Les peuples ne se reconnaissent pas dans cette pseudo-Europe qui a le marché pour idole et la négociation secrète pour liturgie. Il est urgent de sortir de cet engrenage.

Le " traité constitutionnel " adopté par les chefs d¹Etat et de gouvernement le 18 juin 2004 constitue l¹ensemble juridique libéral le plus complet et contraignant de la planète. Il grave dans le marbre les dogmes et les politiques inscrites dans le Traité de Rome aggravé dans un sens néo-libéral par les traités ultérieurs. Il ouvre la voie à une politique militariste subordonnée à l¹OTAN. Il refuse l¹égalité des droits à ceux qui résident en Europe sans posséder la nationalité d¹un Etat membre et les désigne au harcèlement administratif et policier. Il laisse les citoyens à l¹écart des lieux de décision.

Il n¹est d¹ailleurs une constitution ni par son mode d¹adoption, ni par son mode d¹élaboration, ni par son contenu. S¹il est ratifié, l¹unanimité des 25 Etats membres sera ensuite requise pour le modifier. Cela, alors même qu¹il fixe dans le détail des choix politiques, économiques et sociaux essentiels qui ne pourront donc plus être remis en cause. Ce vice anti-démocratique affecte déjà les traités actuels ; il est incorporé avec eux.

Cette masse de stipulations précises et contraignantes va toujours dans le même sens : la domination du marché, la liberté d¹action des capitaux et des firmes transnationales. Au fronton de cet édifice est inscrit un principe primordial, décrété intangible : " le principe d¹une économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée ".

Cette Europe-là n¹est pas la nôtre.

C¹est pourquoi il est urgent de donner à l¹Europe de nouvelles fondations qui l¹émancipent du capitalisme financier et prédateur, qui la réconcilient avec le progrès social, la paix, la démocratie, un développement soutenable, la coopération entre les peuples de la planète.

Nous sommes des partisans résolus d¹une Europe du plein emploi, mobilisée contre le chômage, la précarité et la dégradation du cadre de vie. Une Europe qui renforce les garanties sociales, met en oeuvre un développement économique compatible avec les équilibres écologiques, défend la diversité culturelle et reconnaît enfin aux femmes l¹égalité et les droits qu¹elles revendiquent.

Nous voulons une Europe démocratique, fondée sur la pleine citoyenneté de tous ses résidents. Nous proposons une Europe dont les peuples seront les acteurs d¹un authentique processus constituant, qui leur permette de décider vraiment des choix politiques et de contrôler leur mise en oeuvre.

Pour que cette Europe si nécessaire devienne possible, il faut partout donner la parole aux citoyens et refuser cette prétendue " constitution " européenne.

Nous entendons l¹argument de ceux qui combattent avec nous le néo-libéralisme et craignent pourtant qu¹un tel refus serve les forces réactionnaires. Mais laisser l¹Europe actuelle continuer sur sa lancée favorise l¹essor dangereux des populismes réactionnaires, des droites " souverainistes ", de l¹extrême-droite xénophobe. Cette Europe-là représente une grande menace pour l¹idée européenne elle-même.

C¹est pourquoi nous appelons à opposer un " non " majoritaire au " traité constitutionnel ". Un " non " de gauche, en rupture avec le système libéral, qui puisse traduire dans les urnes ce que les mobilisations sociales et altermondialistes de ces dernières ont exprimé avec le soutien de la majorité de la population, des salariés, de la jeunesse.

Sur ces bases, nous créons un collectif d¹initiative et appelons à ce que des rassemblements similaires se constituent dans toutes les villes et dans tous les secteurs de la société.

-------------------------------------------------------------------

30 septembre 2004


Format imprimable

Format imprimable