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Tolérance zero ? pas pour les tireurs génétiquement modifiés

Où l’on découvre que la tolérance zero ne s’applique pas à ceux qui, au mépris des intérêts collectifs, cultivent illégallement des OGM.

Le mieux c’est que ces délinquants s’en vantent devant les caméras de la télévision.

Partisans de la solidarité paysanne quand ça les arrangent, ils n’hésitent pas à mettre en danger les cultures de leurs voisins pour maximiser leurs profits...

Que fait la police ?

Que font les pouvoirs publics ?

On découvre une singulière compréhension pour des gens présentés comme des pauvres paysans énervés...

Il n’est pas inutile de rappeler que la même compréhension avait déjà servi il n’y a pas si longtemps pour un assassin d’inspecteurs du travail en 2004.

Et tous ces gens là viennent nous donner des leçons sur le respect de l’outil de travail, lequel d’ailleurs n’a pas été dégradé...

 

Par jean-Marie (info ATTAC14)

La préservation de l’environnement prend parfois des tournures de western.

Les faucheurs volontaires d’OGM l’ont appris à leur dépend samedi dernier à Gare de Lugos dans le sud de la Gironde.

150 opposants aux cultures transgéniques en plein champs, dont 5 de l’Indre, ont neutralisé symboliquement 2.500 tonnes de maïs OGM en l’arrosant d’eau et de 200 litres de colorants naturels..

Les médias ont rapporté l’intervention armée du propriétaire des lieux, la partie d’auto-tamponneuse qui s’en suivi puis la garde à vue de José Bové.

Mais l’ensemble de la presse a oublié de rappeler que le maïs génétiquement modifié en question était stocké dans un silo non étanche à côté d’une récolte de Waxy, un maïs riche en amidon qui nedoit contenir aucune trace d’OGM puisqu’il est utilisé dans l’industrie agro-alimentaire dans les sauces, potages, desserts lactés et plats cuisinés.

On n’oubliera pas de rajouter que ce maïs MON 810 a été cultivé sur des terres appartenant en partie à l’exploitant mais aussi en partie louées aux communes de Lugos et de Salles, 2 des 21 communes du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne.

Or la culture de maïs transgénique est totalement proscrite du territoire du Parc comme l’explique Claude Bonnet, président de la SEPANSO Gironde, la Société pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-ouest.

"La charte du parc indique clairement dans un texte qui a été voté en 1990 et confirmé en 2000, qu’il ne doit pas y avoir de cultures OGM à titre expérimental, ni même à titre commercial. Les 21 maires du parc ont signé cette charte. Il y a donc eu une violation de la charte du parc qui n’a malheureusement pas été constatée par les tribunaux, ni par les forces de police. Et là, on se trouve dans cette situation avec un agriculteur qui fait ça illégalement".

Suite à l’intervention des faucheurs, personne n’a dénoncé les pratiques illégales de Gare de Lugos pourtant connu de tous.

Ni les communes de Lugos et de Salles, ni le PNR des Landes de Gascogne. Aucune réaction également de Bio-Aquitaine alors que plusieurs exploitations en culture biologique sont à proximité des cultures OGM.

Ni le département, ni la région pourtant opposés aux cultures transgéniques, n’ont bronché.

Tout ce petit monde aurait-il peur d’un violent " transgéniculteur " àla gâchette facile comme le reconnaît la gendarmerie ? Suite à l’action du Collectif des F.V. de samedi dernier, quelques précisions qu’il est bon de savoir.

Jean Marie

10 novembre 2006


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