José Bové vient de publier, avec le journaliste
Gilles Luneau un ouvrage qui soulève bien des
questions à l’activité citoyenne actuelle :
"La désobeissance civique"
(Editions La découverte, en vente dans toutes les
bonnes librairies)
Quand la démocratie ne parvient plus à poser les
questions fondamentales, à organiser les débats,
à permettre au peuple de trancher en connaissance de cause,
les citoyens doivent se poser des questions :
- la légitimité recouvre-t-elle la légalité ?
- le devoir de résistance est un droit de l’homme
fondamental : comment l’appliquer quand la
politique suit les désidératas des industriels au lieu
d’écouter les gens ?
- quand toutes les études montrent que les citoyens
ne veulent pas des OGM, pourquoi faut-il risquer
la prison en arrachant du maïs transgénique ?
- quand une loi transforme les travailleurs sociaux en
délateurs, est-il normal que ceux-ci refusent ?
- quand le président d’une chaîne de télévision nous
explique qu’il vend notre cerveaux à Coca-Cola,
ne devons-nous pas considérer les "casseurs de
pub" comme des libérateurs ?
- quand on limite les droits des femmes à disposer de leur
propre corps, sont victimes de violence dans leur propre
foyer, comment résister et imposer l’égalité de droit ?
- quand on veut imposer l’EPR (à Flamanville) alors
même que les spécialistes de cette industrie
s’interrogent sur la nouveauté et la nécessité de ce
réacteur nucléaire, faut-il laisser faire ?
- quand le métal le plus dangereux de la planète,
le plutonium, circule sur les routes en permanence,
devons-nous rester les bras croisés ?
- quand la misère et l’exclusion occupent notre démocratie,
faut-il entrer en résistance pour abolir la misère, cette
violation des Droits de l’Homme qui porte atteinte à l’égale
dignité de tous les êtres humains ?
- quand on refuse aux homosexuels le droit de choisir
un mode de vie (le mariage), un maire peut-il
passer par dessus les quolibets homophobes et
reconnaître leur demande ?
- quand la culture sert d’alibi aux élus tout en rejetant les
créateurs dans la précarité en cassant leurs dernières
protections, faut-il laisser les festivals se tenir
comme si de rien n’était ?
- quand on veut sanctionner celles et ceux qui accueillent les
immigrés sans papier, faut-il déclarer haut et fort
qu’on est prêt à les aider, les nourrir et les héberger ?
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"Article 33.- La résistance à l’oppression est la conséquence
des autres droits de l’homme."
Extrait de la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen - Constitution de la France de l’an 1 (1793)
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Toutes ces questions traversent les groupes, les associations,
les partis, les syndicats... Elles sont devenues urgentes et
nécessaires.
Elles peuvent se résumer en une seule :
"Quand la démocratie se meurt, quand les puissances de l’argent
des médias et de la technoscience verrouillent le pouvoir, et
monopolisent les discours... Comment et pourquoi devons-nous
organiser la résistance civique ?
C’est pour présenter cette forme d’action, sa place actuelle,
sa résonnance avec les besoins de reconstruire une opposition
populaire au néolibéralisme et refuser la marchandisation du
monde que se tiendra un débat autour du livre de José Bové
et de Gilles Luneau