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Agir tous ensemble contre le chômage et les précarités.

Une urgence sociale

 

Face au drames humains, des beaux discours lénifiants...

Il est de bon ton aujourd’hui de pousser un ouf de soulagement de se satisfaire de l’augmentation moins importante que prévue du chiffre des chômeurs : « les gestionnaires de l’assurance-chômage estiment désormais que « seuls » 413.000 postes seront détruits en 2009, et non plus 591.000  » (les échos du 15/10).

Pourtant il n’y pas de quoi pavoiser : 509 000 chômeurs en plus, toutes catégories confondues, signifie que des millions de personnes se trouvent précipitées dans la pauvreté, les précarités en termes de santé, de logement, de vie sociale.

Voilà ce que les statistiques ne peuvent mesurer, pas plus que les effets sur les collectivités locales qui sont touchées de manière inégale : l’impact sur Neuilly est quasiment nul et fort différent de celui sur Nanterre ou St Denis. La ségrégation spatiale s’accroit, aggravant les difficultés des pauvres dans les communes pauvres.

Toutes les prévisions annoncent que les reprises en peau de lapin annoncées auront peu d’impact sur le chômage qui va encore augmenter ; seul un niveau plus faible de progression du chômage est annoncé comme bonne nouvelle !

Mais l’autre volet c’est celui de l’augmentation de la précarité : la montée en charge du RSA «  des miettes d’allocation + des miettes d’emploi » va sortir du chômage quelques dizaines de milliers de personnes en les conduisant dans une voie sans issue.

L’ACOSS la banque des URSSAF, vient apporter une note soi disant optimiste en annonçant que « les intentions d’embauche ont progressé de 2,8 %  » après 3 trimestre de baisse. Mais il s’agit des propositions d’embauches de plus d’un seul mois !

Pole emploi ou police emploi ?

On le dira jamais assez, les offres d’emploi de Pôle Emploi devraient augmenter de 900% pour répondre aux besoins (et encore on peut penser que l’on verrait alors s’inscrire des chômeurs découragés qui ne s’inscrivent pas faute de droits ou faute de perspectives).

Dans ces conditions Pôle Emploi accélère la dégradation du service rendu aux chômeurs.

Pire encore les missions d’aide et de service aux demandeurs d’emploi sont de plus en plus remplacées par les tâches de contrôles de tous ordres.

Chacun sait que les Pôle Emploi sont chargés, et équipés en conséquence, de signaler les étrangers en situation irrégulière... ce que l’on sait moins c’est la fonction de police des chômeurs qui conduit de plus en plus fréquemment à la radiation c’est à dire à la perte des allocations.

Ce fonctionnement de Pôle emploi est satisfaisant pour le gouvernement qui l’a créé, pour les cadres supérieurs de Pôle Emploi qui en font la promotion et pour les boites de pub et les boites dites de reclassement qui se font du fric sur le dos des chômeurs !

Mais il l’est moins pour les chômeurs confrontés aux plates formes téléphoniques, le fameux 39 49 dont on nous dit qu’il répond dans la grande majorité des cas en « oubliant » de nous dire que dans le meilleur des cas il sert d’intermédiaire avec les services concernés, et dans le pire il répond n’importe quoi.

Les personnels ne sont pas en cause, d’ailleurs la totalité des syndicats de Pôle emploi en dénonce le fonctionnement :

Aujourd’hui, nous constatons tous les jours sur le terrain, dans les unités et les services, que la situation devient de plus en plus difficile et intolérable. Au nom de l’affichage d’une fusion « réussie » , Pôle Emploi crée mal-être pour les agents et services dégradés pour les usagers .

Les conditions de travail se dégradent de plus en plus . Cette dégradation est provoquée par :

-  le déploiement des Sites Mixtes et de l’Entretien Unique, fait au mépris des Instances Représentatives du Personnel (IRP) et à un rythme effréné

-  des orientations et des formations professionnelles insatisfaisantes, déstabilisantes , ne permettant pas aux agents de rendre le service aux usagers, des convocations systématiques des demandeurs d’emploi profondément inadaptées à leurs besoins réels , qui leur nient toute possibilité d’être reçus à leur demande

- des taux de charge particulièrement lourds , avec des tailles de portefeuilles insupportables

un nombre de CDD de plus en plus important

-  une sous-traitance et une externalisation livrant aux organismes privés : la mission de placement et

d’accompagnement des chômeurs , les plateformes téléphoniques et les services informatiques

un management par objectifs dont sont également victimes les cadres , placés eux-mêmes sous pression permanente pour respecter des objectifs quantitatifs inatteignables... (Extraits du tract de l’intersyndicale pour l’appel à la grève du 20 octobre).

Agir, lutter contre le chômage et les précarités

Depuis plusieurs mois, la lutte s’organise. Bien sur les associations de chômeurs sont affaiblies, dépassées par l’importance des tâches, mais avec d’autres associations comme le DAL par exemple ou de syndicats, et le soutien d’organisations politiques se sont organisé des «  Etats généraux du chômage et de la précarité  ».

Pour la première fois depuis bien longtemps des salariés d’entreprises en lutte contre les fermeture et les licenciements ( par exemple la CFDT et la CGT de Caterpillar ) étaient présents ce qui montre un changement d’attitude : jusqu’alors les impératifs de la lutte pour le maintien des emplois « interdisait » de s’occuper de l’avenir des salariés licenciés réduits au chômage.

En tant que syndicalistes nous sommes bien souvent très interrogatifs devant l’évolution des revendications de certaines boites en lutte : demander des indemnités le plus élevées possibles nous semble abandonner la lutte pour le maintien des emplois. Nous devrions nous interroger sur le nouveau rapport à l’entreprise que cela implique ( réalisme devant la fermeture, manque de confiance dans l’entreprise, mais aussi contestation de l’assurance chômage qui ne paraît plus capable d’assurer contre le chômage). Il y a peut être là des pistes qui permettraient de mettre fin à la coupure salariés chômeurs de renouer des solidarités.

Pour la majorité des participants des assises, dans une conjoncture de montée du chômage et de la précarité (et de la pauvreté), à un moment où la mal-traitance des chômeurs par les institutions s’accroit, il ne saurait être question de rester sans réagir.

Voilà pourquoi il a été proposé de faire des « marches régionales » pour préparer la manifestation nationale du 5 décembre ( et sans doutes des marches européennes l’an prochain) : « Nous allons réagir, nous unir, nous rendre visibles, nous faire entendre, obliger le gouvernement à répondre à l’urgence sociale, tous autour du Collectif Droits Nouveaux nous organisons partout où ce sera possible en France Les Marches régionales chômeurs / précaires/ salariés en lutte/ mal-logés/ sans papiers  »

Ici aussi

Depuis plus d’un an AC ! Et le SPC mènent des actions contre le fonctionnement de Pôle emploi avec des réponses à des cas particuliers et sur des revendications générales contre les radiations, sur le service rendu et en particulier pour le respect des droits des chômeurs.

La dernière en date le 8 octobre dernier a té un succès : une soixantaine de personnes a occupé le Pôle emploi de la rue Fred Scamaroni pour exiger le rétablissement des droits d’une précaire licenciée de Renault trucks et la fin des procédures de radiation contre un demandeur d’emploi qui était allé chercher du travail à Lille de sa propre initiative sans autorisation de PE, et une personnes à qui il avaient oublié d’expliquer qu’une telle procédure était initiée contre elle.

Pole Emploi a satisfait les revendications quand il s’est rendu compte que l’occupation allait durer le temps nécessaire et que cela risquait de nuire à "son image de marque". Voir aussi le compte rendu sur site du NPA http://npacalvados.wordpress.com/20... et sur le Caennais déchainé http://lecaennaisdechaine.over-blog...

Ce genre d’action permet d’associer les chômeurs et de demonter clairement lal logique de fonctionnement de pole emploi : pas de défense des droits des chômeur et prioité au contrôle

Pour une marche à Caen

Une première réunion unitaire pour la mise en œuvre d’une campagne commune pour l’emploi, contre les licenciements, le chômage et la précarité a rassemblé les organisations suivantes, mercredi 23 septembre : AC !, ATTAC, la FASE/ANPAG, la FSU (comme observatrice), la LDH (comme observatrice), le NPA, le PS, l’Union syndicale Solidaires et le SPC.

Il y a un accord entre les participants à la réunion pour construire ensemble une campagne militante pour l’emploi, contre les licenciements, le chômage et la précarité avec comme point d’orgue les marches d’ores et déjà appelées et soutenues par plusieurs organisations

Les exigences portées pendant la campagne seraient les suivantes :

-  l’arrêt des licenciements et une nouvelle législation sociale qui rende le droit à l’emploi effectif et soit fondée sur la continuité des droits : contrat de travail, obligation de reclassement, et financée par un fonds patronal mutualisé.
-  un revenu décent avec ou sans emploi pour tous et toutes, par une indemnisation de toutes les formes de chômage et de précarité.
-  un grand plan de création d’emplois socialement utiles et écologiquement soutenables ; l’arrêt de toute suppression d’emploi et la résorption de la précarité dans les services publics.
-  une véritable réduction du temps de travail permettant à chacun-e de travailler moins et de vivre mieux.
-  la suppression du 39 49 et l’accueil personnalisé des chômeurs.

La campagne viserait à dénoncer la responsabilité du Medef, du gouvernement, de Pôle emploi et des employeurs publics dans la multiplication des licenciements, la montée du chômage et de la précarité, l’aggravation des conditions de vie dans sans-emplois.

Elle devrait rechercher la convergence des luttes des travailleurs dans les entreprises et les services publics contre les licenciements et les suppressions de postes, des luttes des précaires et des chômeurs contre la surexploitation, le flicage à Pôle emploi et le versement de revenu de substitution de misère, des luttes des femmes ou des jeunes contre les inégalités qui les frappent..., toutes ces luttes concourrant à l’exigence d’un emploi correctement rémunéré avec de bonnes conditions de travail pour toutes et pour tous.

Elle devrait permettre, au travers d’initiatives à construire pour rythmer la campagne, puis au travers des marches appelées par plusieurs associations et syndicats, à rendre visibles toutes ces luttes et à les amplifier pour construire le meilleur rapport de forces pour qu’elles gagnent.

La date du 25 novembre a été retenue pour l’organisation d’une marche dans les quartiers de l’agglomération caennaise. Cette journée sera précédée d’un certain nombre d’actions contre les boites d’intérim, la CAF gestionnaire du RSA, Pole emploi...

Toutes les organisations qui n’auraient pu se rendre à la première réunion sont invitées à participer à cette deuxième réunion, étant bien entendu que le collectif de campagne fonctionnera sur la base du consensus et respectera l’identité et la position de chacun.

15 octobre 2009


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