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Prévention de la délinquance ou chasse aux pauvres

la fête des maires

Quand, sous couvert de faire de la proximité, Sarkosy donne aux maires des pouvoirs dignes des petits féodaux, ce sont tous ceux qui sont victimes des exclusions de ce sytème qui vont en subir les conséquences.

 

La semaine dernière était présenté en comité interministériel un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Comme d’habitude les serviteurs zélés du pouvoir qui sévissent dans les télés ont fait l’impasse sur les dangers de cette loi.

C’est l’aspect le plus médiatique qui a été évoqué, la répression des délinquants sexuels qui faisait écho au spectacle médiatique sur la mort récente de deux enfants. Personne n’a émis le moindre doute sur l’efficacité de cette loi, personne n’a rappelé que le traitement des malades mentaux dans les prisons françaises est plus que restreint. Personne n’a parlé des dangers de la "castration chimique"qui apparait comme la solution miracle sans évoquer la morbidité qu’elle entraine, sans parler du reste.

Personne n’a parlé du durcissement de l’internement d’ordre public, du retour aux "lettres de cachet" asilaires...

Mais surtout, le nouveau rôle des maires dans la prévention de la délinquance a été traité comme s’il allait de soi. Il y a un a priori, bien souvent qui n’est même pas exprimé : ce qui est proche géographiquement est naturellement mieux. Ainsi le maire est plus proche de ses administrés, il saura mieux faire.

Mais personne n’a parlé des dangers de féodalités locales contenus dans ce pouvoir quasi législatif et de justice donné aux maires. Pourtant combien de fois les tribunaux administratifs ont annulé des arrétés municipaux pour abus de droit et même atteinte aux libertés publiques et individuelles.

Il est vrai que ce gouvernement n’a pas hésité à sortir une loi d’exception datant de la guerre d’Algérie face aux révoltes de l’automne dans les banlieues...

Et là il continue dans la lignée sécuritaire de Sarkosy et des ministres de la justice à sa botte qui se sont succédés.

Je ne suis pas sûr que cette loi soit une bonne chose pour l’administration des communes et pour les rapports entre les élus locaux, le maire et ses administrés. En enfermant le maire dans son rôle de responsable de l’ordre public, dans son rôle de police administrative, je pense qu’on le coupe des citoyens des conseillers pour en faire un agent du ministère de l’intérieur.

Bien loin de représenter un plus en termes de démocratie locale j’ai la conviction que ce sera un affaiblissement de cette démocratie locale, sa transformation en politique spectacle avec la mise en scène locale de la sécurité, théme qui fait vendre. L’espace local va se transformer avec la promotion du meilleur flic possible. Dormez braves gens le maire veille !

Enfin la prévention de la délinquance, qui est une guerre préventive aux pauvres, puisqu’elle prévoit des sanctions avant même qu’un délit soit commis, détruit le travail social, la prévention qui s’appuyait sur ce même travail social.

Alors les travailleurs sociaux sont réduits au rôle de mouchards au service de la police et des autorités locales.

C’est ce qui déclanche aujourd’hui des réactions très large dans les secteurs professionnels, réactions dont vous trouverez un exmple ci-dessous

APPEL A L’INSURRECTION DES CONSCIENCES :

RESISTONS AU CONTROLE SOCIAL !

Aujourd’hui la politique du gouvernement désigne la population la plus fragilisée socialement comme seule coupable et seule responsable de sa situation, individuellement et collectivement. Elle tend ainsi à dresser les citoyens les uns contre les autres et à les détourner des vrais responsables.

Cette politique est partagée dans toute l’Europe, l’immigration jetable en est l’illustration actuelle.

Le fichage et le profilage des individus, l’utilisation de la biométrie ;, la video-surveillance, le traitement informatique et le croisement de données et d’informations sociales sont déjà en pratique dans de nombreux secteurs. L’école devient un terrain d’essai sécuritaire. Les mesures d’aides (sociales, éducatives, administratives) sont remplacées par des sanctions, et certains pouvoirs de sanction relevant jusqu’ici de l’autorité judiciaire sont transférés à des autorités administratives, en particulier aux maires. La délation est encouragée à longueur d’instructions ministérielles.

La police est instrumentalisée par le pouvoir qui lui impose une plus grande rentabilité dans la chasse aux sans papiers et la répression du mouvement social .

Sommés d’appliquer des mesures coercitives contraires aux droits sociaux fondamentaux et aux libertés publiques, les professionnels se trouvent ainsi confrontés au changement de nature de leur mission. Les missions de service public sont dévoyées.

Au lieu d’aider les chômeurs à concrétiser un vrai projet professionnel, les agents de l’ANPE doivent leur imposer n’importe quel emploi, à défaut les radier, au lieu de jouer leur rôle de formateurs, les enseignants doivent accepter que soient expulsés les élèves étrangers dont les parents sont sans papier, au lieu d’installer l’électricité, on demande aux agents d’EDF d’en priver les familles démunies. Au lieu d’accompagner les personnes en difficulté, les travailleurs sociaux, les psychiatres et les psychologues doivent l"es dénoncer au maire ou au procureur de la République. Alors qu’ils sont là pour soigner, les médecins sont sommés, sous menace de sanctions, de réduire à tout prix les arrêts de travail .

C’est un véritable projet de société qui se met en place. Les outils du contrôle social s’organisent autour de textes de plus en plus répressifs, peut être légaux, mais totalement illégitimes au regard des missions de service public en charge d’offrir un traitement égalitaire et solidaire. L’offensive sur les troubles du comportement, illustré par un récent rapport de l’INSERM, correspond à un véritable projet de formatage où toute révolte devient illicite.

C’EST L’ENSEMBLE DE LA SOCIETE QUI EST CONCERNEE !

C’est pourquoi nous appelons à une insurrection des consciences, que chacune et chacun s’empare de cet appel à résister contre le contrôle social généralisé, à construire la contre offensive face aux politiques d’eugénisme social qui imposent le rejet des plus faibles.

Des collectifs locaux existent déjà pour résister à cette politique : collectifs anti délation, collectifs de travailleurs sociaux contre le secret partagé du projet de loi de prévention de la délinquance, collectifs contre les violences policières, contre la video surveillance, collectifs de défense des étrangers...

Il est temps de se rassembler pour agir ensemble et faire reculer cette offensive dangereuse.

ILS NOUS VEULENT DOCILES ET SOUMIS, SOYONS REBELLES ET DESOBEISSANTS ! REPRENONS ENSEMBLE LE CONTROLE DE NOS VIES !

REUNION AUTOUR DE CET APPEL LE JEUDI 22 JUIN A 18H.30. Bourse du travail, rue du château d’eau, salle FERRER.

Premiers initiateurs :AC , souriez vous êts filmés, coordination anti video surveillance, MNCP, USP, « la santé n’est pas une marchandise », F.Ducret psychologue, Solidaires...

Si vous souhaitez vous associer à cet appel, inscrivez vous comme initiateur. Nous désirons, pour la rentrée de Septembre créer une initiative fédératrice. Pour cela, nous vous invitons à une réunion le 22 juin afin d’organiser les outils de l’appel, se mettre d’accord sur les objectifs et leur popularisation.

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29 mai 2006


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