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Woerth menteur !

 

Eric Woerth estime aussi que le relèvement de l’âge ne multipliera pas le nombre de chômeurs sans droits. Il rappelle qu’un dispositif spécifique sera "mis en place pour éviter qu’un chômeur âgé arrivant au bout de ses droits ne se trouve pénalisé par le relèvement de l’âge. Et le chômage indemnisé, il faut le rappeler une fois de plus, permet de valider des droits à retraite. »dans le monde citant une tribune de ministre dans Libé.

Une telle déclaration est proprement édifiante : soit le ministre du travail ne connait pas les règles du chômage, et c’est grave puisque c’est de la compétence de son ministère, soit le ministre ment effrontément.

Le relèvement de l’age de l’age de départ exclue mécaniquement des chômeurs de l’indemnisation.

Aujourd’hui quand un ou une salariée est licencié(e) à 57 ans il ou elle peut bénéficier des droits à la retraite au bout des 36 mois qui sont le maximum de la durée d’indemnisation.

Si demain la durée recule d’un trimestre c’est soit l’ASS si elle est maintenue au delà de 60 ans (mais comment financer cette année supplémentaire ?) à condition de remplir les conditions et en particulier ne pas avoir de conjoint rémunéré, soit dans le cas dune indemnisation plus réduite et un temps de travail dans les dernières années plus faible n’avoir droit à rien du tout.

Le remplacement de la retraite par le chômage non indemnisé est-ce là le progrès social ?

Mais le plus scandaleux c’est le gros mensonge sur le dispositif pour les fins de droits, mesure qui élimine beaucoup de chômeurs, et qui n’est pas un chômage indemnisé permettant de valider les droits à la retraite.

C’est la même chose aussi si le chômeur ou la chômeuse se retrouve au RSA.

Les chômeurs, qu’ils soient jeunes ne cotisant pas avant 27, 28 ou 29 ans et promis à des carrières précaires et à peu de trimestres validés conduisant à une retraite de misère ( espérons qu’il ne supprimeront pas le minimum vieillesse mais ce n’est pas sur !)ou qu’ils soient vieux, exclus des entreprises parce non rentables ou dépassés, sont les grands perdants de la réforme qui se dessine.

Derrière les beaux sentiments , derrière la croisade contre les retraites de privilégies ( pas les retraites chapeau mais les fonctionnaires c’est bien connu !)ce sont bien ceux qui dans le travail galèrent le plus qui vont subir la double peine des retraites les plus réduites.

Certains évoquent la nécessité de tenir compte de la pénibilité des tâches et encore pour le MEDEF, la pénibilité mesurée personne par personne ressemble beaucoup à une invalidité individuelle.

Personne par contre ne se préoccupe de mécanismes de solidarité qui supprimerait l’effet sur la retraite de la précarité et du chômage.

Trop de syndicalistes ne veulent pas voir que le RSA n’est qu’une forme d’indemnisation du chômage qui mériterait d’avoir le même statut que les autres en matière de cotisations et de validation retraite et d’être largement revalorisé pour ne pas rester en dessous du seuil de pauvreté et du minimum vieillesse.

Se poser ces questions c’est se poser celle du financement du cout de la précarité par ceux qui l’utilisent, c’est totalement contradictoire avec la logique libérale de gestion de la main d’œuvre.

On voit aujourd’hui se développer chez les jeunes un discours qui dit « je n’aurai pas de retraite, je bosserai jusqu’à la mort ». Peut on prendre son parti de cette désespérance, de ce no future ? Pas plus que cette mort sociale qui frappe les vieux exclus de l’indemnisation et condamnés à la survie de misère !

Les mensonges de Woerth sont insupportables !

28 mai 2010


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